Speaker #0Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur et aujourd'hui... comme c'est le cas occasionnellement, je vais vous proposer un podcast solo et je souhaitais vous faire part de mon avancée dans le cursus que j'entreprends dans la médecine fonctionnelle auprès de l'Institut for Functional Medicine. Je fais cet épisode parce que j'ai beaucoup de questions, je sais que c'est un sujet qui vous intéresse et lorsque je vous en ai parlé dans un épisode précédent que je vous invite à écouter, ça doit être, il a dû paraître il y a à peu près un mois, c'était l'épisode le plus écouté. Donc ça vous a vachement intéressé, vous êtes très sensibles à la médecine fonctionnelle. Et je suis juste super content que ça intéresse beaucoup de gens. J'ai aussi rencontré, j'ai parlé avec plein de praticiens qui font des consultations de médecine fonctionnelle. Bon, c'est ma passion du moment. C'est vraiment hyper intéressant. Je pense que c'est vraiment la médecine de demain. Et donc, je souhaitais vous faire partager mes apprentissages de ce premier module qui s'appelle Applying Functional Medicine in Clinical Practice. C'est le premier module des sept. de ma formation qui va durer à peu près 3-4 ans. C'est un module d'initiation, c'est un espèce de tronc commun de cette formation. D'abord, je voudrais vous spécifier la qualité de cette formation. Alors évidemment, je ne suis pas affilié, c'est un organisme américain, c'est l'organisme de référence pour apprendre la médecine fonctionnelle. Vous comprenez bien que je n'ai pas de billes là-dedans. Mais quand on débute ou quand on entend parler de médecine fonctionnelle, on se dit mais si c'était vraiment si sérieux et impactant, ça aurait une application en pratique. Et donc on se dit qu'il y a un loup, on se dit que c'est pas documenté. Bah en fait, des 30 heures que j'ai fait jusqu'à présent, tout est ultra documenté, tout est ultra sourcé. Et les sources, c'est vraiment des articles de Science, du Lancet, du BMJ, c'est vraiment des sources ultra robustes. Donc on va en parler, c'est assez indiscutable et c'est assez bluffant que ça ne soit pas assez popularisé je trouve. Alors je vous propose dans cet épisode de parler des concepts de cette... discipline de mes apprentissages, de ces quelques dizaines d'heures, trente heures que j'ai dû faire jusqu'à présent, de voir en pratique à quoi ça peut servir, et on va parler comment la médecine fonctionnelle peut enrichir la pratique médicale au quotidien. Alors j'ai divisé cet épisode en trois parties. On va parler d'abord des fondements de la médecine fonctionnelle. En partie 2, on va parler des principes et des approches clés de cette discipline. Et en partie 3... je vais essayer de vous décrire comment se passe en pratique une consultation de médecine fonctionnelle, ce qui change et quels sont les nouveaux outils. Alors on commence immédiatement, partie 1, les fondements de la médecine fonctionnelle. Tout d'abord, je viens de vous le préciser, la médecine fonctionnelle, c'est une discipline passionnante parce qu'elle est fondée par des médecins, mais pas que. Il y a beaucoup de physiologistes, de chercheurs en sciences fondamentales qui ont non seulement fondé cette discipline, mais qui continuent à l'alimenter et à la documenter jour après jour. Donc il n'y a pas que des médecins, c'est passionnant parce qu'en fait, on va avoir un regard de biologistes, de physiologistes, de chercheurs en sciences fondamentales qui vont trouver des résultats hyper intéressants, qui vont pouvoir avoir un impact en pratique clinique. Alors qu'en médecine traditionnelle, vous savez bien que ces études-là, en fait, elles vont servir, dix ans après leur parution, à élaborer un médicament pour un labo. Mais là, en fait, le but du jeu, c'est de comprendre le vivant. pour trouver des interventions simples ou plus ou moins complexes à appliquer directement pour nos patients. Donc ces études fondamentales, c'est de la physiologie, c'est de la physiopathologie, encore une fois, elles sont hyper robustes. C'est des articles qui sont paris dans des revues de référence à un pacte-facteur majeur. C'est difficilement critiquable à mon avis. Encore une fois, je tiens à souligner le fait que la médecine fonctionnelle, elle est complémentaire à la médecine traditionnelle. Il n'y a aucune contradiction, en tout cas jusqu'à présent, je n'en ai vu aucune. Il faut continuer à faire de la médecine classique, c'est hyper intéressant, ça sauve des vies, particulièrement en aiguë. Quand vous faites un infarctus du myocarde, quand vous faites une infection aiguë, quand vous subissez un traumatisme aiguë, moi je serais le premier à adresser mes patients ou à faire bénéficier ma propre famille des soins de l'hôpital public ou des cliniques privées. Pour avoir une prise en charge en aiguë c'est indiscutable. Cependant, on voit bien que pour les infections chroniques... On est dans le mur. On voit bien que la prévalence des cancers, des infections auto-immunes, des maladies inflammatoires chroniques ne cessent d'augmenter. Et alors, il y a des chiffres complètement aberrants, mais regardez aux Etats-Unis, maintenant il y a plus d'un adulte sur deux qui est obèse ou en surpoids. On n'a jamais injecté autant d'argent dans l'industrie pharmacologique, ça compte en trillions de dollars, c'est absolument incroyable, et il n'y a jamais eu autant de malades chroniques. Donc il y a bien quelque chose qu'on ne comprend pas dans cette histoire. Et c'est là qu'intervient, à mon sens, la médecine fonctionnelle, c'est de prendre en charge ces patients-là, en tout cas de leur proposer quelque chose. Donc, cette médecine fonctionnelle, elle répond à un nouveau paradigme de raisonnement. Et cette proposition de raisonnement, elle se propose de comprendre la santé, parce qu'on ne comprend pas les maladies chroniques. La médecine traditionnelle, elle se concentre sur un catalogue de maladies. Quand vous étudiez la médecine, elle s'est classée par pathologie. Vous ouvrez le chapitre maladies infectieuses, et vous allez avoir toutes les pathologies infectieuses. On raisonne par pathologie. La médecine fonctionnelle propose deux. potentialiser la santé. C'est une médecine de la santé qu'on va essayer de potentialiser. Et en fait, en potentialisant notre santé, évidemment on devient plus résistant aux maladies, on devient résilient, on tombe moins malade, on guérit volontiers ou au moins on peut affronter les petits ou grands maux de la vie quotidienne. Cette discipline elle propose en fait de raisonner par système biologique. Les systèmes biologiques, c'est l'absorption, des nutriments, c'est leur transport, c'est leur métabolisme, c'est la communication, par exemple avec les systèmes hormonaux, etc. C'est la production d'énergie. Il y en a d'autres que je dois oublier. Et on va raisonner par grand système biologique. On va se demander quel est le système biologique qui est impacté, qui ne va pas bien chez mon patient, plutôt que de se demander quelle est sa maladie, quel est son diagnostic, quel médicament je vais lui donner. Donc c'est un nouveau... Ce paradigme, c'est une nouvelle façon de penser que je trouve hyper élégante et qui va nous permettre de faire de grandes choses. Vous comprenez qu'en médecine classique, un diagnostic, il est souvent nommé en raison de ses symptômes. Je vous donne un exemple, le syndrome de l'intestin irritable, on va le classer par les symptômes. Est-ce qu'il y a des ballonnements ? Est-ce qu'il y a plutôt des diarrhées, des constipations ? Est-ce que ça fait mal ? À quel moment ? Mais en fait, on va décrire une pathologie en fonction des symptômes. Alors que la discipline dont je suis en train de vous parler, on va se demander... Mais quelles sont les causes de ces symptômes ? Et on raisonne complètement différemment. Alors les causes, ça va être une des atteintes de système biologique dont je vous ai parlé. Et on va essayer de trouver le ou les mécanismes biologiques en cause, et pas forcément quels sont les symptômes en cause qui vont pouvoir permettre aux médecins de classer cette maladie. Parce qu'il y a un problème de diagnostic. Quand on pose un diagnostic, c'est hyper utile. Moi je m'efforce à le faire pour 100% de mes patients. Par contre, c'est assez limite. Quand on a un diagnostic, c'est bien, mais ça nous donne un protocole un peu rigide de prescription de médicaments. Tandis que si on s'efforce de se raisonner à l'échelle biochimique, à l'échelle de la transformation des nutriments, à l'échelle de la communication, à l'échelle de l'intégrité physique de l'organisme, des membranes cellulaires, etc., on peut peut-être aller un petit peu plus loin, proposer des trucs un petit peu différents, complémentaires à ces patients. Il faut savoir que dans cette discipline, ou même dans les autres, dans la médecine en général, il faut considérer maintenant qu'une cause peut engendrer plusieurs maladies. Par exemple, l'inflammation chronique peut engendrer plusieurs types de pathologies, auto-immunes, inflammatoires, psychiatriques, etc. Et de même, on va aujourd'hui bien avoir à l'esprit qu'une même maladie peut être engendrée par plusieurs causes. Par exemple, l'obésité, ça peut être dû à des particularités génétiques, mais ça peut être dû aussi à des problèmes... intestinaux ou des problèmes encore d'inflammation chronique ou des problèmes hormonaux. Donc le fait de se poser tout le temps la question de l'origine métabolique de la pathologie, ça va nous ouvrir des portes. Donc un exemple que j'ai eu dans ma formation jusqu'à présent, c'est un article de Science qui montrait la cascade de l'inflammation avec les protéines cox, les prostaglandines, etc. On connaît un petit peu ça. En fait, quand on se plonge dedans, on peut voir quel point on peut avoir des problèmes dans cette cascade et avoir un phénomène de réentrée et d'inflammation chronique sans cesse, quotidienne, chaque seconde. Et donc on va essayer de savoir, plutôt de savoir quand est-ce qu'on va l'arrêter, on va essayer d'arrêter son initiation. Et donc dans cet article de Science, il montre bien que cette inflammation chronique, elle est pourvoyeur d'un signal biologique qui va être transmis dans l'organisme, à travers les membranes, parfois ça va aller dans le cytoplasme, dans le noyau des cellules. Ça va être plus ou moins transcrit par des gènes plus ou moins différents. L'épigénétique va nous permettre de les réguler plus ou moins différemment. Pour résumer cette inflammation chronique, cet article de Science nous indique que ça va être pourvoyeur d'affections psychiatriques, d'affections métaboliques, d'affections disimmunitaires, etc. Et donc en fait, tout ça, ça se sait, cet article est à peu près indiscutable, c'est de la science fondamentale, ça a été prouvé, ça a été relu par les pairs, ça a été approuvé. Donc maintenant il faut bien en faire quelque chose. On voit bien que cette inflammation chronique, elle est nocive, elle est pourvoyeur de multiples affections. C'est justement le rôle de la médecine fonctionnelle d'essayer... d'arrêter l'initiation de cette cascade. En regard, vous avez la médecine traditionnelle qui se propose, avec du kétoprophène, avec des anti-inflammatoires, de couper à un moment ces signaux biologiques. Mais à mon avis, il est beaucoup plus intéressant de se demander comment ne pas l'initier. C'est le but de cette discipline. Donc la médecine fonctionnelle, c'est un nouveau paradigme de raisonnement, mais aussi de prise en charge. On va se proposer de sortir de la tyrannie du diagnostic. Vous voyez tous les patients multisymptomatiques qui nous font confiance, qu'on suit au cabinet péniblement, qui ont des symptômes abdominaux mal étiquetés, qui ont des symptômes de fatigue chronique, des symptômes timiques, etc. On s'efforce de leur coller un diagnostic, mais vous voyez bien que parfois, on est quand même très très mauvais. Ça serait intéressant de savoir, moi je suis très curieux de savoir si vous avez des chiffres, combien de patients ça représente. J'ai l'impression que c'est une majorité de patients en médecine générale. Donc la médecine fonctionnelle, elle propose de prendre en charge ces patients, ces patients qui ont des symptômes qu'on catalogue de fonctionnels, ces patients multisymptomatiques, ces patients qu'on a tendance à oublier, qu'on a tendance à mal soigner parce qu'en fait on ne les comprend pas. Et bien là on va pouvoir au moins leur proposer des choses. Je ne dis pas qu'on va les guérir, mais on va les mettre à contribution, je vais vous expliquer comment. On va faire un partenariat avec eux, on va leur dire ok. Maintenant, je vais essayer avec vous de réfléchir un peu différemment, d'aller voir ailleurs et de trouver s'il n'y a pas des causes qu'on aurait un peu oubliées, qu'on aurait omis jusqu'à présent et d'essayer de travailler sur ces causes. Et vous allez voir que ça va être un véritable partenariat parce que le patient va être mis à contribution, sinon ça ne marche pas, le médecin aussi évidemment, mais on va pouvoir enfin proposer quelque chose pour des patients qui sont un peu laissés de côté. La médecine fonctionnelle propose d'identifier les dysfonctions biologiques. et d'intervenir sur eux, évidemment. Parce qu'on considère qu'avant l'apparition des maladies, il y a des signaux faibles. Il y a des signaux faibles qu'on ne se donne pas encore la peine de détecter, mais qu'aujourd'hui, on va s'efforcer à relever. Je vous donne un exemple. Le diabète, on le diagnostique classiquement en cabinet lorsque la glycémie est trop haute. Quand vous avez une glycémie à jeun supérieur à 1,26 g par litre, je crois, On fait le diagnostic de diabète. Mais est-ce que vous pensez vraiment que le diabète apparaît au moment où on fait le diagnostic ? En fait, le diabète, ça fait des mois qu'il se prépare. Ça fait des mois qu'il y a eu des modifications qu'on ne s'est pas encore donné la peine de récolter. Biologiquement, il s'est passé plein de choses et c'est ce qu'on propose de relever. Par exemple, biologiquement, il y a eu des pics d'insuline à la gestion de repas. Il y a eu une certaine résistance. défaut de sensibilité à l'insuline avant cette hyperglycémie, parce que le pancréas s'est mis à sécréter plus d'insuline pour pouvoir métaboliser les glucides sans qu'il y ait d'hyperglycémie. Donc on peut quand même avant détecter des pics d'insuline ou voir même une insulino-résistance débutante à l'insuline avec notamment l'indice HOMA. Donc bien avant de faire le diagnostic de diabète, on peut repérer ces signaux faibles. C'est ce qu'on propose de faire. Plutôt que d'avoir une intervention tardive, Au moment du diagnostic, on propose d'être attentif aux dysfonctions biologiques avant que surviennent les symptômes et la maladie. Les dysfonctions biologiques précèdent les symptômes et la maladie. Je vous propose de me retrouver sur d'autres épisodes pour un report de premier module à l'IFM. Si ça vous a plu, vous pouvez parler de ça à vos collègues, à vos consoeurs, à vos confrères qui peuvent être sensibles à ce sujet pour qu'on soit de plus en plus nombreux à être sensibles à cette approche. Et puis surtout, si vous voulez m'aider... Vous pouvez me mettre un avis sympa de 5 étoiles sur vos applis, me mettre un commentaire, ça aide simplement à référencer ce podcast qui peut être utile à partager. A bientôt !