undefined cover
undefined cover
EN ROUE LIVRES ! cover
EN ROUE LIVRES ! cover

EN ROUE LIVRES !

EN ROUE LIVRES !

Subscribe
undefined cover
undefined cover
EN ROUE LIVRES ! cover
EN ROUE LIVRES ! cover

EN ROUE LIVRES !

EN ROUE LIVRES !

Subscribe

Description

Bienvenue dans EN ROUE LIVRES !
Le podcast qui vous fait découvrir, ou redécouvrir, des livres, de tous les genres, de toutes les époques et de tous les pays (parce qu’ici on n’aime pas trop les cloisonnements… pas plus que les étiquettes !).

EN ROUE LIVRES !, c’est une immersion dans un ouvrage avec passion, intérêt mais aussi une bonne dose d’humour et de second degré…

Je suis Loubna Serraj. Les livres et moi, c’est une vieille vieille histoire d’amour qui, contrairement à ce que chantent les Rita Mitsouko, ne finit pas mal ! Enfin… je crois ?! Du moins, j’espère…
Bref, les livres donc ! Vous l’aurez compris !

Mais pas n’importe lesquels… Spécialement ceux qui me font tourner la tête, le cœur ou les deux !


Un podcast imaginé, animé et produit par Loubna Serraj


Instagram : @en_roue_livres

Facebook : @Podcast_EnRoueLivres

Youtube : En Roue Livres!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Description

Bienvenue dans EN ROUE LIVRES !
Le podcast qui vous fait découvrir, ou redécouvrir, des livres, de tous les genres, de toutes les époques et de tous les pays (parce qu’ici on n’aime pas trop les cloisonnements… pas plus que les étiquettes !).

EN ROUE LIVRES !, c’est une immersion dans un ouvrage avec passion, intérêt mais aussi une bonne dose d’humour et de second degré…

Je suis Loubna Serraj. Les livres et moi, c’est une vieille vieille histoire d’amour qui, contrairement à ce que chantent les Rita Mitsouko, ne finit pas mal ! Enfin… je crois ?! Du moins, j’espère…
Bref, les livres donc ! Vous l’aurez compris !

Mais pas n’importe lesquels… Spécialement ceux qui me font tourner la tête, le cœur ou les deux !


Un podcast imaginé, animé et produit par Loubna Serraj


Instagram : @en_roue_livres

Facebook : @Podcast_EnRoueLivres

Youtube : En Roue Livres!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

9 episodes

    Season 1

  • "L'ignorance" de Milan Kundera cover
    "L'ignorance" de Milan Kundera cover
    "L'ignorance" de Milan Kundera

    L’ignorance débute dans le hall d’embarquement de l’aéroport de Roissy à Paris avec la rencontre d’Irena et Joseph, tous deux Tchèques ayant émigré en 1968 après l'échec du Printemps de Prague. Vingt ans plus tard, après la disparition du communisme, ils reviennent dans leur pays natal, elle quittant la France, où elle s’était réfugiée, et lui le Danemark où il s’était installé. Si vous vous dîtes que nous avons là un énième roman sur le thème du retour à la mère patrie, sachez qu’il n’en est rien… car c’est un roman signé Milan Kundera, lui-même émigré depuis 1973, déchu de sa nationalité tchécoslovaque en 1979 avant qu’elle ne lui soit restituée 40 ans plus tard. L’écrivain décrit la remise en question, les remises en question je dois dire, qui accompagnent la décision de revenir dans son pays. Des réflexions qui n’émanent pas que d’Irena ou de Joseph mais aussi, voire surtout, de leur entourage. Aux yeux des autres, les amis d’hier comme d’aujourd’hui ou la famille, ils seront toujours des émigrés. Une pression s’exerce donc sur eux une fois que le motif originel de l’exil, autrement dit le refus d’un régime totalitaire, n’existe plus. Une pression que Kundera illustre par cette pensée d'Irena face à une question vive de son amie française. La fameuse question de "Qu’est-ce que tu fais encore ici ?" : « Elle ne se rebiffa plus : elle fut envoûtée par des images qui soudain émergèrent de vieilles lectures, de films, de sa propre mémoire et de celle peut-être de ses ancêtres. Le fils perdu qui retrouve sa vieille mère ; l’homme qui revient vers sa bien-aimée à laquelle le sort féroce l’a jadis arraché ; la maison natale que chacun porte en soi ; le sentier redécouvert où sont restés gravés les pas perdus de l’enfance ; Ulysse qui revoit son île après des années d’errance ; le retour, le retour, la grande magie du retour. » L'ignorance jobs de Milan Kundera, Gallimard, 2003, (également disponible en version poche chez Folio). Extraits sonores : Interview de Milan Kundera, Apostrophes, Antenne 2, 27 janvier 1984 Voyage, voyage de Desireless (1986), paroles de Jean-Michel Rivat et musique de Dominique Dubois et de Jean-Michel Rivat Goodbye stranger de Supertramp (1979), paroles de Rick Davies et Roger Hodgson Montage et réalisation : Hamza Nouhi Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    10min | Published on June 2, 2025

  • ''Des maux à dire'' de Bea Lema cover
    ''Des maux à dire'' de Bea Lema cover
    ''Des maux à dire'' de Bea Lema

    Il est souvent difficile d’évoquer le sujet de la santé mentale, de mettre des mots sur les ressentis, la spirale infernale, la solitude, les idées noires… et j’en passe. L'autrice espagnole Bea Lema, de son vrai nom Beatriz Lema Rivera, a choisi la bande dessinée dans Des maux à dire. Dès les premières planches, le ton est donné. Voici ce qu’on peut lire… « 10 septembre 2021. Ce jour-là, maman est descendue à la plage. Elle a grimpé sur les rochers et s’est éloignée du rivage. - Maman, attends ! - Laisse-moi ! Je veux juste me jeter là et en finir ! Elle est entrée dans l’eau. Elle voulait se noyer entre les rochers... » La concernée, la maman, c’est Adela. Elle souffre… Elle souffre d’aussi loin que sa fille, Vera, s’en souvienne. Vera décrit tout. L’état de sa maman, qui sent que le démon s’infiltre dans son crâne pour la déchirer de l’intérieur. Les liens familiaux qui se nouent puis de dénouent. La réaction du père qui, par peur ou par lâcheté, préfère la fuite. Chemin pris aussi par son grand frère qui n’en peut plus de cette vie infernale à force de suspicion et de cris. Elle parle des traitements médicamenteux qui sont remplacés par des témoins de Jéhovah ou des solutions alternatives. De celle de qui l’on prend soin, Vera va devenir celle qui soigne… De celle qui accepte, au début, la maladie d’Adela comme étant un de ses traits de caractère, elle devient celle qui refuse l’inéluctabilité de cette réalité. Pourquoi sa mère ? Comment en est-elle arrivée là ? Et, bien sûr, comment la guérir ? Bea Lema raconte… en mots et en dessins bien sûr mais avec un style bien spécial. Elle alterne des pages très colorées, réalisées au stylo et au feutre, aux traits faussement naïfs presque enfantins avec d’autres, en noir et blanc, où le graphisme se fait dur pour décrire le passé de sa mère. Puis viennent des superbes planches qui semblent brodées à la manière des arpilleras chiliennes... Des maux à dire de Bea Lema, traduit par Jean-Marc Frémont, Éditions Sarbacane, 2023. Extraits sonores : L'Enfer de Stromae (2022), paroles et musique de Stromae Extrait du sketch Lexomil et une nuit de Florence Mendez (2023) Special Things de The Pointer Sisters (1980), paroles et musique d'Anita Pointer Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    09min | Published on May 19, 2025

  • "Bullshit jobs" de David Graeber cover
    "Bullshit jobs" de David Graeber cover
    "Bullshit jobs" de David Graeber

    Pour David Graeber, un bullshit job (job à la con) « c’est un boulot si inutile, absurde, voire néfaste, que même le salarié ne peut en justifier l’existence, bien que le ‘contrat’ avec son employeur l’oblige à prétendre qu’il existe une utilité à son travail. Ceux qui occupent ces boulots à la con, écrit-il, sont souvent entourés d’honneur et de prestige ; ils sont respectés, bien rémunérés (…). Pourtant, ils sont secrètement conscients de n’avoir rien accompli, (…), ils savent que tout est construit sur un mensonge. » Une réflexion qui, de prime abord, peut sembler absurde si, en 2017/2018, des sondages n'avaient pas révélé que 37% des employé.e.s en Grande Bretagne ont affirmé avoir un “boulot à la con” et 13% ont dit n’en être “pas sûrs”. Aux Pays-Bas, 40% ont reconnu que leur travail n’avait aucune bonne raison d’exister... Dans Bullshit jobs, l'essayiste propose une analyse et ouvre des pistes de réflexion ; une manière de penser autrement le monde du travail et ses interactions… C’est même ainsi qu’il qualifiait son propre métier : « Nous [les anthropologues] avons étudié comment d’autres sociétés fonctionnaient ; nous sommes les gardiens d’un trésor de possibilités qu’il nous faut partager pour rappeler à nos contemporains que notre modèle de société n’est pas le seul. » C’est là, à mon sens, le talent de l’auteur : faire passer des idées en se mettant à la place de celles et ceux qui le lisent... quitte à provoquer des contre-analyses, si ce n'est et des débats, qui ont toute leur place pour un sujet qui n'est que trop peu abordé. Bullshit jobs de David Graeber, traduit en français par Élise Roy, Les Liens qui libèrent, 2018. Extraits sonores : Interview de David Graeber, La Grande Table, France culture, 10 septembre 2018 Générique série CSI (Who are you des Who) Le travail c'est la santé d'Henri Salvador (1965), paroles de Maurice Pon et musique d'Henri Salvador Extrait du film Le Cinquième Élément (1997) de Luc Besson Extrait du sketch La machine à écrire de Jerry Lewis (1964) Extrait du film Astérix et Obélix. Mission Cléopâtre d'Alain Chabat (2002) Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    13min | Published on April 23, 2025

  • "Les années Lamalif" de Zakya Daoud cover
    "Les années Lamalif" de Zakya Daoud cover
    "Les années Lamalif" de Zakya Daoud

    Lamalif est le titre de cette revue marocaine née le 15 mars 1966 et qui s’est arrêtée en juin 1988. Un arrêt qui n’a rien d’un choix ; c’est le résultat d’une conjoncture politique qui ne tolérait plus ce que véhiculait cette publication et encore moins son succès… Sa rédactrice en chef, Zakya Daoud, de son vrai nom Jacqueline Loghlam, a mis près de 20 ans à raconter son histoire. Elle donne une sorte d’explication à ce délai nécessaire dès les premières lignes : « L’intention première de ce livre était de reprendre certains articles de Lamalif, les plus marquants ou en les classant par thèmes. Je n’y suis pas arrivée. Les 15 volumes de la collection des 200 numéros me brûlent encore les mains, comme un cadavre trop chaud. Je mesure ainsi que je ne me suis jamais remise de la mort de Lamalif, de son assassinat. En 1988, après l’acte de décès, je ne parvenais même pas à monter dans mon bureau de la rue Delfy Dieude, devenue rue Khadija Bint Loualid, à Casablanca : je m’asseyais, tremblant d’angoisse sur ma chaise, tétanisée. Plus tard, rédigeant Féminisme et politique au Maghreb, j’entrepris de consulter la collection, et, à ma stupéfaction, les volumes, posés sur mes genoux, tressautaient au rythme de tremblements incompressibles. Le temps, les décennies plutôt, ayant passé, j’ai pensé être guérie, la distance enfin installée et la possibilité de raconter cette histoire s’est imposée comme une nécessité. J’ai cherché des témoins qui puissent m’apporter l’indispensable recul. Je ne les ai pas trouvés. Chacun a pris sa voie, chacun a ses occupations. Beaucoup tentent de regarder vers l’avenir et non vers un passé, jusqu’il y a peu, encore gênant. Lamalif reste le signe d’un regret qu’il semble encore difficile d’exprimer, bien que son existence revienne actuellement dans les esprits comme une nostalgie lancinante. » Les années Lamalif, 1958-1988. 30 ans de journalisme au Maroc de Zakya Daoud, La Croisée des Chemins, 2024 Extraits sonores : Interview de Zakya Daoud au Maghreb des Livres par le Centre Culturel du Monde Arabe (CCMA), Paris, juin 2024 Survivor des Destiny's Child (2001), paroles et musique de Beyoncé Knowles , Anthony Dent et Mathew Knowles Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    16min | Published on April 9, 2025

  • "Beloved" de Toni Morrison cover
    "Beloved" de Toni Morrison cover
    "Beloved" de Toni Morrison

    "Beloved" est le roman qui a permis à Toni Morrison d’être mondialement connue puisqu’il a remporté le Prix Pulitzer en 1988. Nous sommes en 1873. Sethe traîne un poids, un passé lourd, terrible... Dix-huit ans plus tôt, sa vie devient cauchemar quand le frère du maître décédé prend les rênes de la plantation, baptisée le Bon-Abri. C’est un homme brutal et viscéralement raciste qui transforme ce lieu en enfer : il restaure les châtiments humiliants comme les coups de fouet ou le port du mors, et il se livre à de prétendues études scientifiques afin de prouver que les esclaves noirs sont plus proches de l’animal que de l’homme. Sethe, enceinte, s’échappe après avoir réussi à faire fuir ses deux garçons, Howard et Buglar, et sa fillette de moins de deux ans. Sur la route, elle accouche d’une autre petite fille, grâce à l’aide d’une femme blanche prénommée Denver. Nom qu’elle donne à son nouveau-né. Elle pense être sauvée et vit les vingt-huit plus beaux jours de sa vie. Elle est libre, aimée, choyée, estimée, considérée et soignée par sa belle-mère, Baby Suggs. Ce n'est que de courte durée puisque le Maître d’École, comme le surnomment les esclaves, retrouve sa trace et vient la récupérer comme la loi l’y autorise. Sethe ne veut ni y retourner ni qu’on y emmène ses enfants. Elle s’enferme dans une remise, égorge sa fillette et tente de tuer ses deux garçons et son bébé. La première meurt, les autres sont sauvé.e.s in-extremis. C’est à partir de ce moment qu’elle vivra avec le fantôme de celle qu’elle a enterrée et sur la tombe de laquelle elle n’a inscrit qu’un seul mot : Beloved « bien aimée »… Le temps passe. Et presque vingt-ans après ces faits, alors que le fantôme de ce bébé semble hanter la maisonnée ainsi que les trois personnes qui y habitent désormais, Sethe, son compagnon Paul et sa fille Denver, une jeune femme se présente. Elle a pour seul nom : Beloved! Dans ce roman, l’infanticide par la mère fait écho aux atrocités crues de l’esclavage. Deux horreurs, deux réalités, qui se télescopent. Car, l’une comme l’autre sont des réalités puisque le récit de ce meurtre de bébé a été inspiré par une histoire vraie, celle de Margaret Garner que Morrison a découverte quand elle travaillait sur The Black Book. Une mère qui a essayé de tuer sa fille de deux ans avant de tenter de se suicider pour échapper aux chasseurs d’esclaves. À travers cette revenante, Beloved, l’autrice permet à tout le peuple noir de se retrouver. Elle est la figure et la métamorphose des oublié.e.s de l’histoire. Morrison disait d’ailleurs à propos du personnage de Sethe, la mère : « Si vous avez décidé d'oublier toutes ces choses si pénibles, c'est une voie. Mais moi je me suis arrangée, dans ce roman, pour qu'elle ne parvienne pas à oublier, précisément. Et c'est toute l'histoire des actes qu'elle a commis, de même que celle de tous ceux qui sont morts en esclavage, avant elle, qui marchent, debout, rentrent dans la maison, s'assoient à table... Et à ce moment on ne peut plus l'éviter, il faut faire face, et comprendre afin de transcender. » Beloved de Toni Morrison, Christian Bourgois (traduit par Hortense Chabrier et Sylviane Rué), 1989 (et en version poche chez 10/18) Extraits sonores : Interview de Toni Morrison par Michel Field dans Le Cercle de minuit , le 08 novembre 1993, France 2 Best of my love de The Emotions (1977), paroles et musique de Maurice White et Al McKay de Earth, Wind & Fire Beloved de Jordan Feliz (2015), paroles et musique de Jordan Feliz Slave song de Sade (2000), paroles et musique de Andrew Hale Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    12min | Published on March 26, 2025

  • "1984" de George Orwell cover
    "1984" de George Orwell cover
    "1984" de George Orwell

    Nous sommes en 1984, évidemment sinon ça n’aurait pas grand sens. Le monde est divisé en trois grands blocs en guerre les uns contre les autres (Voilà qui nous changera, me direz-vous ! ou pas). Sauf que ces trois blocs, (appelés : Océania, Eurasia et Estasia) sont tous dirigés par des partis communistes qui devaient être, à l’origine, les libérateurs du prolétariat. Dans "1984", l’histoire se passe à Océania, à Londres précisément, où règne une dictature d’un Parti unique, le Parti de l’ANGSOC (comprenez le socialisme anglais), dirigé par la figure tutélaire de Big Brother et dont l’administration est d’une simplicité déconcertante, d’une simplicité à faire envier un Donald Trump ou un Javier Milei. Quatre ministères seulement gouvernent ; le ministère de la Vérité, le ministère de la Paix, le ministère de l’Amour et le ministère de l’Abondance dont les noms sont Miniver, Minipax, Miniamour et Miniplein. Dit comme ça, on a l’impression que ce sont des petites friandises sucrées à prendre l’après-midi avec un verre de thé (anglais évidemment) mais ce n’est pas du tout cela. Parce qu’à Océania, le plaisir n’est nullement de mise. Les enfants sont élevés pour espionner et dénoncer leurs parents, la sexualité est réprimée ; le désir étant le témoignage de l’individualité. Bref, on est loin de la mélodie du bonheur ! Big Brother est introduit dans chaque maison et appartement : plus aucune distinction n’existe entre les sphères publique et privée... Dans ce roman, George Orwell livre une critique acerbe et intemporelle du totalitarisme. Si intemporelle qu’elle n’a jamais disparu du paysage littéraire avec des pics de vente enregistrés notamment lors des affaires Snowden ou Assange, des élections américaines de ces 10 dernières années ou avec la pandémie du Covid-19. Mais Orwell a surtout écrit un roman à portée PHI-LO-SO-PHI-QUE dans lequel il livre une véritable ode à la culture et à la langue, qui, on ne le répétera jamais assez, peuvent être aussi bien les armes que les antidotes des mouvances totalitaires. Ne dit-on pas : « Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve ». 1984 de George Orwell, Gallimard, 1949 (désormais dans le domaine public depuis 2021) Extraits sonores : Interview de George Orwell pour la BBC (1949), du documentaire George Orwell - A Life in Pictures de Chris Durlacher, 2003 Doublespeak de Thrice (2009), paroles et musique de Thrice 1984 de David Bowie (1974), paroles et musique de David Bowie Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    13min | Published on March 12, 2025

  • "La fille de cinquante ans" de Malin Lindroth cover
    "La fille de cinquante ans" de Malin Lindroth cover
    "La fille de cinquante ans" de Malin Lindroth

    « Avec ce livre, je veux redonner de la noblesse (au mot) qui désigne la femme de cinquante ans, sans enfants, involontairement seule et qui ne s’est jamais reconnue dans les récits de vie de célibataire que proposent nos cultures. Je veux remettre au goût du jour les termes de vieille fille. Il y a une cinquantaine d’années, l’expression vieille fille était censée effrayer les jeunes femmes. ''Fais attention, sinon tu vas finir vieille fille !'' Aujourd’hui, je rêve d’une vieille fille qui sorte du placard de la honte, qui cultive sa position et qui devienne propriétaire de son histoire. » La fille de cinquante ans est un récit, d’une centaine de pages. Un récit très touchant, ni victimaire ni revanchard. C’est aussi un plaidoyer pour la différence et pour le refus du pire… qui n’est pas le célibat à n’importe quel âge. Le pire étant plutôt que l’on vous oblige à être dans une vie cachée. Malin Lindroth y pose la question qu’il faut : « Qu’est-ce qui est si dérangeant chez la vieille fille ? Que cette figure résume tout le catalogue des grandes peurs d’aujourd’hui est certainement une partie de l’explication. Elle n’est pas seulement vieille, seule, sans enfants et communément considérée comme Celle Qui N’a Rien, elle n’a même pas le bon goût d’être en phase avec notre époque. » La fille de cinquante ans de Malin Lindroth, Globe, 2021 (traduction du suédois de Marianne Ségol-Samoy) Extraits sonores : Vieille fille de France Gall (1968), paroles et musique de Joe Dassin et de Jean-Michel Rivat Résiste de France Gall (1981), paroles et musiques de Michel Berger Sketch de La revue de presse de Catherine et Liliane, Avoir 50 ans c’est comme en avoir 20, 19 février 2019 Bande sonore du film Le journal de Bridget Jones, All by myself, Jamie O'Neal, 2001 Bande sonore de la série Sex and the city, Douglas J. Cuomo, 1998 Réplique de Louis de Funès dans le film Fantomas contre Scotland yard de André Hunebelle, 1967 Répliques du film La vieille fille de Jean-Pierre Blanc avec Annie Girardot et Philippe Noiret, 1972 Juice de Lizzo (2019), paroles et musique de Melissa Jefferson, Eric Frederic, Theron Thomas, Sam Sumser et Sean Small Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    13min | Published on February 25, 2025

  • 'La petite femelle" de Philippe Jaenada cover
    'La petite femelle" de Philippe Jaenada cover
    'La petite femelle" de Philippe Jaenada

    La petite femelle est l’un des livres de Philippe Jaenada aux allures d’affaire classée qui traverse le temps. Il est autant récit juridique et historique que roman biographique puisque le personnage principal, Pauline Dubuisson, a réellement existé. Pauline Dubuisson a été la scandaleuse, la ravageuse ; celle dont la France entière réclamait la tête en 1953. Elle a été la jeune femme que tout condamne, la femme haïe... la femme dont l’écrivain découvre l’existence en lisant un ouvrage sur celles qui ont commis les plus grands crimes du XXe siècle. Intrigué, il s’intéresse à ce « petit monstre », celle que l’on a surnommée « la hyène du nord », connue pour avoir le diable au corps ; ce corps qui ne pensait qu’à coucher avec le plus grand nombre d’hommes. Pour Jaenada, ce qu’on appelle l’affaire Dubuisson illustre la misogynie encore forte dans la France des années 50. Ni les policiers, ni les juges, ni l'opinion publique, galvanisée par des journalistes qui se sont vautré.e.s dans la surenchère, n’ont supporté l’attitude de Pauline Dubuisson. Comme il le souligne : « Elle n’a jamais baissé la tête, ne s’est jamais tordue les doigts en sanglotant de honte comme doit le faire une femme, elle n’a pas poussé de cris hystériques ni jamais ne les suppliés de lui pardonner et cette résistance frontale, cette insolence les a rendus fous. De rage. Ils l’ont vaincue évidemment, ils l’ont détruite. » La petite femelle de Philippe Jaenada, Julliard, 2015 (et en version poche chez Points) Extraits sonores : Interview de Philippe Jaenada, On n'est pas couché, France 2, 12 décembre 2015 Générique série Cold Case Générique émission, Faites rentrer l'accusé Conférence Jacques Vergès, La passion de défendre, Faculté de droit de Neuchâtel, 14 mai 2009 Podcast d’Eric Cobast, Le tour de la culture générale en 80 notions, La post-vérité Reportage La tondue de Chartres, France 3 Centre-Val de Loire, 21 mars 2019 Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    14min | Published on February 8, 2025

  • Other episodes

  • Philippe Jaenada, soutien moral de En Roue Livres! cover
    Philippe Jaenada, soutien moral de En Roue Livres! cover
    Philippe Jaenada, soutien moral de En Roue Livres!

    Il paraît qu’il n’y a pas de hasard dans la vie. Peut-être est-ce un hasard si j’ai choisi de commencer ce podcast avec un livre de Philippe Jaenada… J’ai bien dit peut-être ! En tout cas, ce n’est certainement pas un hasard si j’ai décidé de lui demander d’être une sorte de soutien moral pour En Roue Livres ! (Un soutien, parce que les parrains et moi ne faisons pas vraiment bon ménage 🙄). Après quelques bouteilles à la mer, j’arrive à entrer en contact avec lui, à lui parler de mon projet et à lui faire écouter l’épisode consacré à La Petite femelle. Lui, fidèle à l’image que l’on peut avoir si l’on suit toutes ses confidences disséminées au fil de ses digressions, accepte. Le résultat est cet échange qui devait, initialement, ne durer qu’une quinzaine de minutes mais qui s’est poursuivi au-delà… non sans parenthèses, bien sûr, qui vont de sa méthodologie d’écriture aux soupes lyophilisées en passant par les fourmis ou le rôle de l’inconscient. Oui, je sais, ça a l’air un peu dur à suivre… Mais vous savez quoi, c’était un très bon moment… que je tenais à partager avec vous! Crédit photo : Jean-Luc Bertini - Revue La Femelle du Requin Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    45min | Published on February 21, 2025

Description

Bienvenue dans EN ROUE LIVRES !
Le podcast qui vous fait découvrir, ou redécouvrir, des livres, de tous les genres, de toutes les époques et de tous les pays (parce qu’ici on n’aime pas trop les cloisonnements… pas plus que les étiquettes !).

EN ROUE LIVRES !, c’est une immersion dans un ouvrage avec passion, intérêt mais aussi une bonne dose d’humour et de second degré…

Je suis Loubna Serraj. Les livres et moi, c’est une vieille vieille histoire d’amour qui, contrairement à ce que chantent les Rita Mitsouko, ne finit pas mal ! Enfin… je crois ?! Du moins, j’espère…
Bref, les livres donc ! Vous l’aurez compris !

Mais pas n’importe lesquels… Spécialement ceux qui me font tourner la tête, le cœur ou les deux !


Un podcast imaginé, animé et produit par Loubna Serraj


Instagram : @en_roue_livres

Facebook : @Podcast_EnRoueLivres

Youtube : En Roue Livres!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Description

Bienvenue dans EN ROUE LIVRES !
Le podcast qui vous fait découvrir, ou redécouvrir, des livres, de tous les genres, de toutes les époques et de tous les pays (parce qu’ici on n’aime pas trop les cloisonnements… pas plus que les étiquettes !).

EN ROUE LIVRES !, c’est une immersion dans un ouvrage avec passion, intérêt mais aussi une bonne dose d’humour et de second degré…

Je suis Loubna Serraj. Les livres et moi, c’est une vieille vieille histoire d’amour qui, contrairement à ce que chantent les Rita Mitsouko, ne finit pas mal ! Enfin… je crois ?! Du moins, j’espère…
Bref, les livres donc ! Vous l’aurez compris !

Mais pas n’importe lesquels… Spécialement ceux qui me font tourner la tête, le cœur ou les deux !


Un podcast imaginé, animé et produit par Loubna Serraj


Instagram : @en_roue_livres

Facebook : @Podcast_EnRoueLivres

Youtube : En Roue Livres!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

9 episodes

    Season 1

  • "L'ignorance" de Milan Kundera cover
    "L'ignorance" de Milan Kundera cover
    "L'ignorance" de Milan Kundera

    L’ignorance débute dans le hall d’embarquement de l’aéroport de Roissy à Paris avec la rencontre d’Irena et Joseph, tous deux Tchèques ayant émigré en 1968 après l'échec du Printemps de Prague. Vingt ans plus tard, après la disparition du communisme, ils reviennent dans leur pays natal, elle quittant la France, où elle s’était réfugiée, et lui le Danemark où il s’était installé. Si vous vous dîtes que nous avons là un énième roman sur le thème du retour à la mère patrie, sachez qu’il n’en est rien… car c’est un roman signé Milan Kundera, lui-même émigré depuis 1973, déchu de sa nationalité tchécoslovaque en 1979 avant qu’elle ne lui soit restituée 40 ans plus tard. L’écrivain décrit la remise en question, les remises en question je dois dire, qui accompagnent la décision de revenir dans son pays. Des réflexions qui n’émanent pas que d’Irena ou de Joseph mais aussi, voire surtout, de leur entourage. Aux yeux des autres, les amis d’hier comme d’aujourd’hui ou la famille, ils seront toujours des émigrés. Une pression s’exerce donc sur eux une fois que le motif originel de l’exil, autrement dit le refus d’un régime totalitaire, n’existe plus. Une pression que Kundera illustre par cette pensée d'Irena face à une question vive de son amie française. La fameuse question de "Qu’est-ce que tu fais encore ici ?" : « Elle ne se rebiffa plus : elle fut envoûtée par des images qui soudain émergèrent de vieilles lectures, de films, de sa propre mémoire et de celle peut-être de ses ancêtres. Le fils perdu qui retrouve sa vieille mère ; l’homme qui revient vers sa bien-aimée à laquelle le sort féroce l’a jadis arraché ; la maison natale que chacun porte en soi ; le sentier redécouvert où sont restés gravés les pas perdus de l’enfance ; Ulysse qui revoit son île après des années d’errance ; le retour, le retour, la grande magie du retour. » L'ignorance jobs de Milan Kundera, Gallimard, 2003, (également disponible en version poche chez Folio). Extraits sonores : Interview de Milan Kundera, Apostrophes, Antenne 2, 27 janvier 1984 Voyage, voyage de Desireless (1986), paroles de Jean-Michel Rivat et musique de Dominique Dubois et de Jean-Michel Rivat Goodbye stranger de Supertramp (1979), paroles de Rick Davies et Roger Hodgson Montage et réalisation : Hamza Nouhi Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    10min | Published on June 2, 2025

  • ''Des maux à dire'' de Bea Lema cover
    ''Des maux à dire'' de Bea Lema cover
    ''Des maux à dire'' de Bea Lema

    Il est souvent difficile d’évoquer le sujet de la santé mentale, de mettre des mots sur les ressentis, la spirale infernale, la solitude, les idées noires… et j’en passe. L'autrice espagnole Bea Lema, de son vrai nom Beatriz Lema Rivera, a choisi la bande dessinée dans Des maux à dire. Dès les premières planches, le ton est donné. Voici ce qu’on peut lire… « 10 septembre 2021. Ce jour-là, maman est descendue à la plage. Elle a grimpé sur les rochers et s’est éloignée du rivage. - Maman, attends ! - Laisse-moi ! Je veux juste me jeter là et en finir ! Elle est entrée dans l’eau. Elle voulait se noyer entre les rochers... » La concernée, la maman, c’est Adela. Elle souffre… Elle souffre d’aussi loin que sa fille, Vera, s’en souvienne. Vera décrit tout. L’état de sa maman, qui sent que le démon s’infiltre dans son crâne pour la déchirer de l’intérieur. Les liens familiaux qui se nouent puis de dénouent. La réaction du père qui, par peur ou par lâcheté, préfère la fuite. Chemin pris aussi par son grand frère qui n’en peut plus de cette vie infernale à force de suspicion et de cris. Elle parle des traitements médicamenteux qui sont remplacés par des témoins de Jéhovah ou des solutions alternatives. De celle de qui l’on prend soin, Vera va devenir celle qui soigne… De celle qui accepte, au début, la maladie d’Adela comme étant un de ses traits de caractère, elle devient celle qui refuse l’inéluctabilité de cette réalité. Pourquoi sa mère ? Comment en est-elle arrivée là ? Et, bien sûr, comment la guérir ? Bea Lema raconte… en mots et en dessins bien sûr mais avec un style bien spécial. Elle alterne des pages très colorées, réalisées au stylo et au feutre, aux traits faussement naïfs presque enfantins avec d’autres, en noir et blanc, où le graphisme se fait dur pour décrire le passé de sa mère. Puis viennent des superbes planches qui semblent brodées à la manière des arpilleras chiliennes... Des maux à dire de Bea Lema, traduit par Jean-Marc Frémont, Éditions Sarbacane, 2023. Extraits sonores : L'Enfer de Stromae (2022), paroles et musique de Stromae Extrait du sketch Lexomil et une nuit de Florence Mendez (2023) Special Things de The Pointer Sisters (1980), paroles et musique d'Anita Pointer Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    09min | Published on May 19, 2025

  • "Bullshit jobs" de David Graeber cover
    "Bullshit jobs" de David Graeber cover
    "Bullshit jobs" de David Graeber

    Pour David Graeber, un bullshit job (job à la con) « c’est un boulot si inutile, absurde, voire néfaste, que même le salarié ne peut en justifier l’existence, bien que le ‘contrat’ avec son employeur l’oblige à prétendre qu’il existe une utilité à son travail. Ceux qui occupent ces boulots à la con, écrit-il, sont souvent entourés d’honneur et de prestige ; ils sont respectés, bien rémunérés (…). Pourtant, ils sont secrètement conscients de n’avoir rien accompli, (…), ils savent que tout est construit sur un mensonge. » Une réflexion qui, de prime abord, peut sembler absurde si, en 2017/2018, des sondages n'avaient pas révélé que 37% des employé.e.s en Grande Bretagne ont affirmé avoir un “boulot à la con” et 13% ont dit n’en être “pas sûrs”. Aux Pays-Bas, 40% ont reconnu que leur travail n’avait aucune bonne raison d’exister... Dans Bullshit jobs, l'essayiste propose une analyse et ouvre des pistes de réflexion ; une manière de penser autrement le monde du travail et ses interactions… C’est même ainsi qu’il qualifiait son propre métier : « Nous [les anthropologues] avons étudié comment d’autres sociétés fonctionnaient ; nous sommes les gardiens d’un trésor de possibilités qu’il nous faut partager pour rappeler à nos contemporains que notre modèle de société n’est pas le seul. » C’est là, à mon sens, le talent de l’auteur : faire passer des idées en se mettant à la place de celles et ceux qui le lisent... quitte à provoquer des contre-analyses, si ce n'est et des débats, qui ont toute leur place pour un sujet qui n'est que trop peu abordé. Bullshit jobs de David Graeber, traduit en français par Élise Roy, Les Liens qui libèrent, 2018. Extraits sonores : Interview de David Graeber, La Grande Table, France culture, 10 septembre 2018 Générique série CSI (Who are you des Who) Le travail c'est la santé d'Henri Salvador (1965), paroles de Maurice Pon et musique d'Henri Salvador Extrait du film Le Cinquième Élément (1997) de Luc Besson Extrait du sketch La machine à écrire de Jerry Lewis (1964) Extrait du film Astérix et Obélix. Mission Cléopâtre d'Alain Chabat (2002) Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    13min | Published on April 23, 2025

  • "Les années Lamalif" de Zakya Daoud cover
    "Les années Lamalif" de Zakya Daoud cover
    "Les années Lamalif" de Zakya Daoud

    Lamalif est le titre de cette revue marocaine née le 15 mars 1966 et qui s’est arrêtée en juin 1988. Un arrêt qui n’a rien d’un choix ; c’est le résultat d’une conjoncture politique qui ne tolérait plus ce que véhiculait cette publication et encore moins son succès… Sa rédactrice en chef, Zakya Daoud, de son vrai nom Jacqueline Loghlam, a mis près de 20 ans à raconter son histoire. Elle donne une sorte d’explication à ce délai nécessaire dès les premières lignes : « L’intention première de ce livre était de reprendre certains articles de Lamalif, les plus marquants ou en les classant par thèmes. Je n’y suis pas arrivée. Les 15 volumes de la collection des 200 numéros me brûlent encore les mains, comme un cadavre trop chaud. Je mesure ainsi que je ne me suis jamais remise de la mort de Lamalif, de son assassinat. En 1988, après l’acte de décès, je ne parvenais même pas à monter dans mon bureau de la rue Delfy Dieude, devenue rue Khadija Bint Loualid, à Casablanca : je m’asseyais, tremblant d’angoisse sur ma chaise, tétanisée. Plus tard, rédigeant Féminisme et politique au Maghreb, j’entrepris de consulter la collection, et, à ma stupéfaction, les volumes, posés sur mes genoux, tressautaient au rythme de tremblements incompressibles. Le temps, les décennies plutôt, ayant passé, j’ai pensé être guérie, la distance enfin installée et la possibilité de raconter cette histoire s’est imposée comme une nécessité. J’ai cherché des témoins qui puissent m’apporter l’indispensable recul. Je ne les ai pas trouvés. Chacun a pris sa voie, chacun a ses occupations. Beaucoup tentent de regarder vers l’avenir et non vers un passé, jusqu’il y a peu, encore gênant. Lamalif reste le signe d’un regret qu’il semble encore difficile d’exprimer, bien que son existence revienne actuellement dans les esprits comme une nostalgie lancinante. » Les années Lamalif, 1958-1988. 30 ans de journalisme au Maroc de Zakya Daoud, La Croisée des Chemins, 2024 Extraits sonores : Interview de Zakya Daoud au Maghreb des Livres par le Centre Culturel du Monde Arabe (CCMA), Paris, juin 2024 Survivor des Destiny's Child (2001), paroles et musique de Beyoncé Knowles , Anthony Dent et Mathew Knowles Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    16min | Published on April 9, 2025

  • "Beloved" de Toni Morrison cover
    "Beloved" de Toni Morrison cover
    "Beloved" de Toni Morrison

    "Beloved" est le roman qui a permis à Toni Morrison d’être mondialement connue puisqu’il a remporté le Prix Pulitzer en 1988. Nous sommes en 1873. Sethe traîne un poids, un passé lourd, terrible... Dix-huit ans plus tôt, sa vie devient cauchemar quand le frère du maître décédé prend les rênes de la plantation, baptisée le Bon-Abri. C’est un homme brutal et viscéralement raciste qui transforme ce lieu en enfer : il restaure les châtiments humiliants comme les coups de fouet ou le port du mors, et il se livre à de prétendues études scientifiques afin de prouver que les esclaves noirs sont plus proches de l’animal que de l’homme. Sethe, enceinte, s’échappe après avoir réussi à faire fuir ses deux garçons, Howard et Buglar, et sa fillette de moins de deux ans. Sur la route, elle accouche d’une autre petite fille, grâce à l’aide d’une femme blanche prénommée Denver. Nom qu’elle donne à son nouveau-né. Elle pense être sauvée et vit les vingt-huit plus beaux jours de sa vie. Elle est libre, aimée, choyée, estimée, considérée et soignée par sa belle-mère, Baby Suggs. Ce n'est que de courte durée puisque le Maître d’École, comme le surnomment les esclaves, retrouve sa trace et vient la récupérer comme la loi l’y autorise. Sethe ne veut ni y retourner ni qu’on y emmène ses enfants. Elle s’enferme dans une remise, égorge sa fillette et tente de tuer ses deux garçons et son bébé. La première meurt, les autres sont sauvé.e.s in-extremis. C’est à partir de ce moment qu’elle vivra avec le fantôme de celle qu’elle a enterrée et sur la tombe de laquelle elle n’a inscrit qu’un seul mot : Beloved « bien aimée »… Le temps passe. Et presque vingt-ans après ces faits, alors que le fantôme de ce bébé semble hanter la maisonnée ainsi que les trois personnes qui y habitent désormais, Sethe, son compagnon Paul et sa fille Denver, une jeune femme se présente. Elle a pour seul nom : Beloved! Dans ce roman, l’infanticide par la mère fait écho aux atrocités crues de l’esclavage. Deux horreurs, deux réalités, qui se télescopent. Car, l’une comme l’autre sont des réalités puisque le récit de ce meurtre de bébé a été inspiré par une histoire vraie, celle de Margaret Garner que Morrison a découverte quand elle travaillait sur The Black Book. Une mère qui a essayé de tuer sa fille de deux ans avant de tenter de se suicider pour échapper aux chasseurs d’esclaves. À travers cette revenante, Beloved, l’autrice permet à tout le peuple noir de se retrouver. Elle est la figure et la métamorphose des oublié.e.s de l’histoire. Morrison disait d’ailleurs à propos du personnage de Sethe, la mère : « Si vous avez décidé d'oublier toutes ces choses si pénibles, c'est une voie. Mais moi je me suis arrangée, dans ce roman, pour qu'elle ne parvienne pas à oublier, précisément. Et c'est toute l'histoire des actes qu'elle a commis, de même que celle de tous ceux qui sont morts en esclavage, avant elle, qui marchent, debout, rentrent dans la maison, s'assoient à table... Et à ce moment on ne peut plus l'éviter, il faut faire face, et comprendre afin de transcender. » Beloved de Toni Morrison, Christian Bourgois (traduit par Hortense Chabrier et Sylviane Rué), 1989 (et en version poche chez 10/18) Extraits sonores : Interview de Toni Morrison par Michel Field dans Le Cercle de minuit , le 08 novembre 1993, France 2 Best of my love de The Emotions (1977), paroles et musique de Maurice White et Al McKay de Earth, Wind & Fire Beloved de Jordan Feliz (2015), paroles et musique de Jordan Feliz Slave song de Sade (2000), paroles et musique de Andrew Hale Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    12min | Published on March 26, 2025

  • "1984" de George Orwell cover
    "1984" de George Orwell cover
    "1984" de George Orwell

    Nous sommes en 1984, évidemment sinon ça n’aurait pas grand sens. Le monde est divisé en trois grands blocs en guerre les uns contre les autres (Voilà qui nous changera, me direz-vous ! ou pas). Sauf que ces trois blocs, (appelés : Océania, Eurasia et Estasia) sont tous dirigés par des partis communistes qui devaient être, à l’origine, les libérateurs du prolétariat. Dans "1984", l’histoire se passe à Océania, à Londres précisément, où règne une dictature d’un Parti unique, le Parti de l’ANGSOC (comprenez le socialisme anglais), dirigé par la figure tutélaire de Big Brother et dont l’administration est d’une simplicité déconcertante, d’une simplicité à faire envier un Donald Trump ou un Javier Milei. Quatre ministères seulement gouvernent ; le ministère de la Vérité, le ministère de la Paix, le ministère de l’Amour et le ministère de l’Abondance dont les noms sont Miniver, Minipax, Miniamour et Miniplein. Dit comme ça, on a l’impression que ce sont des petites friandises sucrées à prendre l’après-midi avec un verre de thé (anglais évidemment) mais ce n’est pas du tout cela. Parce qu’à Océania, le plaisir n’est nullement de mise. Les enfants sont élevés pour espionner et dénoncer leurs parents, la sexualité est réprimée ; le désir étant le témoignage de l’individualité. Bref, on est loin de la mélodie du bonheur ! Big Brother est introduit dans chaque maison et appartement : plus aucune distinction n’existe entre les sphères publique et privée... Dans ce roman, George Orwell livre une critique acerbe et intemporelle du totalitarisme. Si intemporelle qu’elle n’a jamais disparu du paysage littéraire avec des pics de vente enregistrés notamment lors des affaires Snowden ou Assange, des élections américaines de ces 10 dernières années ou avec la pandémie du Covid-19. Mais Orwell a surtout écrit un roman à portée PHI-LO-SO-PHI-QUE dans lequel il livre une véritable ode à la culture et à la langue, qui, on ne le répétera jamais assez, peuvent être aussi bien les armes que les antidotes des mouvances totalitaires. Ne dit-on pas : « Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve ». 1984 de George Orwell, Gallimard, 1949 (désormais dans le domaine public depuis 2021) Extraits sonores : Interview de George Orwell pour la BBC (1949), du documentaire George Orwell - A Life in Pictures de Chris Durlacher, 2003 Doublespeak de Thrice (2009), paroles et musique de Thrice 1984 de David Bowie (1974), paroles et musique de David Bowie Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    13min | Published on March 12, 2025

  • "La fille de cinquante ans" de Malin Lindroth cover
    "La fille de cinquante ans" de Malin Lindroth cover
    "La fille de cinquante ans" de Malin Lindroth

    « Avec ce livre, je veux redonner de la noblesse (au mot) qui désigne la femme de cinquante ans, sans enfants, involontairement seule et qui ne s’est jamais reconnue dans les récits de vie de célibataire que proposent nos cultures. Je veux remettre au goût du jour les termes de vieille fille. Il y a une cinquantaine d’années, l’expression vieille fille était censée effrayer les jeunes femmes. ''Fais attention, sinon tu vas finir vieille fille !'' Aujourd’hui, je rêve d’une vieille fille qui sorte du placard de la honte, qui cultive sa position et qui devienne propriétaire de son histoire. » La fille de cinquante ans est un récit, d’une centaine de pages. Un récit très touchant, ni victimaire ni revanchard. C’est aussi un plaidoyer pour la différence et pour le refus du pire… qui n’est pas le célibat à n’importe quel âge. Le pire étant plutôt que l’on vous oblige à être dans une vie cachée. Malin Lindroth y pose la question qu’il faut : « Qu’est-ce qui est si dérangeant chez la vieille fille ? Que cette figure résume tout le catalogue des grandes peurs d’aujourd’hui est certainement une partie de l’explication. Elle n’est pas seulement vieille, seule, sans enfants et communément considérée comme Celle Qui N’a Rien, elle n’a même pas le bon goût d’être en phase avec notre époque. » La fille de cinquante ans de Malin Lindroth, Globe, 2021 (traduction du suédois de Marianne Ségol-Samoy) Extraits sonores : Vieille fille de France Gall (1968), paroles et musique de Joe Dassin et de Jean-Michel Rivat Résiste de France Gall (1981), paroles et musiques de Michel Berger Sketch de La revue de presse de Catherine et Liliane, Avoir 50 ans c’est comme en avoir 20, 19 février 2019 Bande sonore du film Le journal de Bridget Jones, All by myself, Jamie O'Neal, 2001 Bande sonore de la série Sex and the city, Douglas J. Cuomo, 1998 Réplique de Louis de Funès dans le film Fantomas contre Scotland yard de André Hunebelle, 1967 Répliques du film La vieille fille de Jean-Pierre Blanc avec Annie Girardot et Philippe Noiret, 1972 Juice de Lizzo (2019), paroles et musique de Melissa Jefferson, Eric Frederic, Theron Thomas, Sam Sumser et Sean Small Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    13min | Published on February 25, 2025

  • 'La petite femelle" de Philippe Jaenada cover
    'La petite femelle" de Philippe Jaenada cover
    'La petite femelle" de Philippe Jaenada

    La petite femelle est l’un des livres de Philippe Jaenada aux allures d’affaire classée qui traverse le temps. Il est autant récit juridique et historique que roman biographique puisque le personnage principal, Pauline Dubuisson, a réellement existé. Pauline Dubuisson a été la scandaleuse, la ravageuse ; celle dont la France entière réclamait la tête en 1953. Elle a été la jeune femme que tout condamne, la femme haïe... la femme dont l’écrivain découvre l’existence en lisant un ouvrage sur celles qui ont commis les plus grands crimes du XXe siècle. Intrigué, il s’intéresse à ce « petit monstre », celle que l’on a surnommée « la hyène du nord », connue pour avoir le diable au corps ; ce corps qui ne pensait qu’à coucher avec le plus grand nombre d’hommes. Pour Jaenada, ce qu’on appelle l’affaire Dubuisson illustre la misogynie encore forte dans la France des années 50. Ni les policiers, ni les juges, ni l'opinion publique, galvanisée par des journalistes qui se sont vautré.e.s dans la surenchère, n’ont supporté l’attitude de Pauline Dubuisson. Comme il le souligne : « Elle n’a jamais baissé la tête, ne s’est jamais tordue les doigts en sanglotant de honte comme doit le faire une femme, elle n’a pas poussé de cris hystériques ni jamais ne les suppliés de lui pardonner et cette résistance frontale, cette insolence les a rendus fous. De rage. Ils l’ont vaincue évidemment, ils l’ont détruite. » La petite femelle de Philippe Jaenada, Julliard, 2015 (et en version poche chez Points) Extraits sonores : Interview de Philippe Jaenada, On n'est pas couché, France 2, 12 décembre 2015 Générique série Cold Case Générique émission, Faites rentrer l'accusé Conférence Jacques Vergès, La passion de défendre, Faculté de droit de Neuchâtel, 14 mai 2009 Podcast d’Eric Cobast, Le tour de la culture générale en 80 notions, La post-vérité Reportage La tondue de Chartres, France 3 Centre-Val de Loire, 21 mars 2019 Montage et réalisation : Othmane Jmad Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    14min | Published on February 8, 2025

  • Other episodes

  • Philippe Jaenada, soutien moral de En Roue Livres! cover
    Philippe Jaenada, soutien moral de En Roue Livres! cover
    Philippe Jaenada, soutien moral de En Roue Livres!

    Il paraît qu’il n’y a pas de hasard dans la vie. Peut-être est-ce un hasard si j’ai choisi de commencer ce podcast avec un livre de Philippe Jaenada… J’ai bien dit peut-être ! En tout cas, ce n’est certainement pas un hasard si j’ai décidé de lui demander d’être une sorte de soutien moral pour En Roue Livres ! (Un soutien, parce que les parrains et moi ne faisons pas vraiment bon ménage 🙄). Après quelques bouteilles à la mer, j’arrive à entrer en contact avec lui, à lui parler de mon projet et à lui faire écouter l’épisode consacré à La Petite femelle. Lui, fidèle à l’image que l’on peut avoir si l’on suit toutes ses confidences disséminées au fil de ses digressions, accepte. Le résultat est cet échange qui devait, initialement, ne durer qu’une quinzaine de minutes mais qui s’est poursuivi au-delà… non sans parenthèses, bien sûr, qui vont de sa méthodologie d’écriture aux soupes lyophilisées en passant par les fourmis ou le rôle de l’inconscient. Oui, je sais, ça a l’air un peu dur à suivre… Mais vous savez quoi, c’était un très bon moment… que je tenais à partager avec vous! Crédit photo : Jean-Luc Bertini - Revue La Femelle du Requin Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    45min | Published on February 21, 2025